Curares I- Introduction : Le mot curare est un mot générique donné à des substances extraites de plantes sub américaines et utilisées comme poisons sur des pointes de flèches Le curare est la substance qui a permis de décrire les divers aspects de la transmission neuromusculaire Le curare ou curarisants sont des substances capables de bloquer la transmission de l’influx nerveux au niveau des récepteurs de la plaque motrice du muscle strié de façon réversible II- Physiologie de la jonction neuromusculaire : · Rappel : Physiologie de la jonction neuro-musculaire La jonction neuro-musculaire est une structure anatomo-physiologique spécialisée qui permet la transformation d'une stimulation nerveuse (influx électrique) en une activité mécanique (contraction musculaire) par l'intermédiaire d'un neurotransmetteur l'acéthylcholine (ACH). Le nerf moteur fabrique et stocke l'acétylcholine sous forme de vésicules. A l'arrivée de l'influx nerveux, ces vésicules déversent l'ACH dans l'espace séparant le nerf et le muscle (= espace ou perte synaptique). Des récepteurs situés à la surface du muscle (récepteurs post- synaptiques) fixent l'ACH, modifient leur conformation et ouvrent un canal ionique permettant le passage d'ions à travers la membrane musculaire qui se dépolarise. Lorsque la dépolarisation au niveau de la membrane post-synaptique atteint un certain niveau de la membrane (ouverture d'un grand nombre de canaux ioniques), elle induit la contraction musculaire. Dans la fente synaptique, l'ACH détachée du récepteur est détruite très rapidement par l'acétylcholinestérase. · Tous bloquent la jonction neuromusculaire par inhibition compétitive de l’Ach. Bloc pouvant être antagonisé par des anticholinestérasiques. Leurs effets peuvent être surveillés de la même façon en utilisant les différents modes de stimulation. Influx électrique à activité mécanique. · Synapse : (schéma) · Récepteurs : (schéma) III- Mode d’action des curares : Selon leur mécanisme d’action : · Curarisants dépolarisants : suxaméthonium · Curarisants non dépolarisants : tubocurarine, mivacurium, atracurium, vécuronium IV- Curares non dépolarisants : Mécanisme d’action : ü Fixation compétitive sur les récepteurs nicotiniques par fixation sur les sous-unités α des récepteurs (nécessité d’occupation d’une seule sous unité α) ü Blocage des récepteurs en position fermée (inhibition du changement de conformationà empêchant l’ouverture des canaux et donc la dépolarisation) Propriétés pharmacologiques : · Curarisation : relâchement musculaire · Effet sur le SNA - Effet ganglioplégique : blocage des récepteurs nicotiniques post synaptique ganglionnaires. - Effet vagolytique : blocage des récepteurs muscariniques de l’acétylcholine · Effet histamino-libérateur : tachycardie, hypotension. · Activité cholinestérasique : parenté structurale avec l’acétylcholine. Indication : Ø Adjuvant de l’anesthésie : myorelaxation qui facilite l’acte chirurgical Ø Crise tonique : prévention de la mort par spasme laryngé Ø Orthopédie : réduction des fractures Les médicaments : (planche) DCI Spécialité Atracurium TRACRIUM Cisatracurium NIMBEX Mivacurium MIVACRON Pancuronium PAVULON Rocuronium ESMERON Vécuronium NORCURON V- Curares dépolarisants : ü Acétylcholinomimétique ü Suxaméthonium = 2 molécules d’Ach ü Fixation au niveau des 2 sous-unités α. Mécanisme d’action : ü Agoniste des récepteurs nicotiniques, résistent plus longtemps à l’action cholinestérase ü Ouverture du canal ionique ü dépolarisation de la membrane post-synaptique prolongée car pas de dégradation par les pseudocholinestérases. Propriétés pharmacologiques : ü dépolarisation prolongée ü après une contraction initiale, on observe une phase de relaxation. Indication : ü curarisation rapide pour faciliter l’intubation VI- effets indésirables : Tous les curares sont allergisants à divers degré (tableau) ** contre indication : - allergie - myasthénie : anomalie de la transmission de l’IN par altération des récepteurs - IR - Absence d’une ventilation